Parlons Francais

Le poète:

   Arthur Rimbaud (1854-1891) était un poète français au génie précoce qui a marqué la littérature par son œuvre sans précédent  au fondement de la révolution poétique moderne.

     Il a écrit les œuvres suivantes :

¨      Une saison en enfer (1873)

¨      Illuminations (1873-1875)

¨      Reliquaire, poésies (1891)

¨      Poésies (1895)

¨      Lettres, Égypte, Arabie, Éthiopie (1899)

¨      Oeuvres, vers et proses (1912)

¨      Les Mains de Jeanne-Marie (1872)

¨      Stupra (1923)

¨      Un Coeur sous une soutane (1870)

¨      Lettres de la vie littéraire (1870-1875)

¨      Vers de collège (1932)

¨      Album zutique (1872) (collaboration)

¨      Voyelles, Oraison du soir, Les Assis, Les Effarés, Les Chercheuses de poux, Bateau ivre, Premières communions,(1884)

Le poème :

C'est un trou de verdure où chante une rivière,

Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Analyse : 

 Le dormeur du Val est un poème tragique, ce style de poème est particulièrement apprécié par Arthur Rimbaud écrit en 1870 pendant la guerre entre la France et la Prusse..

Ce poème est l'archétype même du Sonnet, il est composé de quatorze vers en Alexandrin (12 pieds) disposé par deux quatrains, puis deux tercets.

Toute la beauté et la force de ce poème se tient dans le dernier vers du poème. En effet tout au long de la lecture on pense imaginer un coin paisible de campagne ; le lieu est très jolie, l'ambiance particulièrement accueillante et au centre de ce trou de verdure se repose tranquillement un soldat allongé dans l'herbe.

Cependant, nous comprenons uniquement après la lecture du dernier vers que ce coin paisible n'est autre qu'un champ de bataille et que le Dormeur du val ne dort pas, mais qu'il est mort.

Tout au long du poème l’auteur nous envoie des indices rassurants, permettant d’endormir notre vigilance et tous les indices alarmants sont perçus, mais le côté apaisant du texte ne nous permet pas de semer le doute sur l’issue finale.

A la suite de la première lecture, le texte nous laisse seul avec nous-même. Pendant toute la lecture nous nous imaginions à la place de ce « chanceux » soldat qui se repose dans un coin de verdure à l’ombre des arbres sous un soleil chaleureux. Et à la lecture du derniers vers, nous basculons dans l’horreur de la guerre, sans avoir compris ce qu’il se passait réellement. Nous sommes presque honteux de ne pas avoir compris le sens premier de ce texte et il nous vient l’envie irrépressible de le relire et de comprendre enfin tous les indices laissés par Rimbaud.

( analyse et dessin empruntés au site http://poetry.rapgenius.com/)